Spirit AeroSystems reprend sa glissade et coule encore 4%

Un Boeing 737 MAX-10 atterrit au-dessus du logo Spirit AeroSystems lors d'une exposition en vol au 54e salon international de l'aéronautique de Paris à l'aéroport du Bourget près de Paris, France, le 22 juin 2023. REUTERS/Benoit Tessier/photo de fichier

3 août (Reuters) - Les actions de Spirit AeroSystems (SPR.N) ont poursuivi leur spirale baissière jeudi, chutant encore de 4% par jour après que le constructeur aérospatial a révélé les coûts importants associés à une récente grève et à un nouvel accord de travail.

Les actions ont plongé de 27 % mercredi alors que les dirigeants ont détaillé une longue liste de problèmes. Le fabricant de composants majeurs pour tous les avions de ligne Boeing a annoncé une consommation de trésorerie plus rapide que prévu et des pertes de 105 millions de dollars sur la production d'avions Boeing (BA.N) et Airbus (AIR.PA) au cours du deuxième trimestre.

La direction a déclaré que l'instabilité persistante de la chaîne d'approvisionnement, l'inflation et la hausse des coûts de main-d'œuvre continueraient de nuire aux résultats financiers. Spirit a déclaré avoir dépensé 211 millions de dollars de liquidités au deuxième trimestre, ajoutant que les flux de trésorerie ne se rétabliraient pas avant la période 2024-2025.

Le titre a perdu environ un tiers de sa valeur en deux jours. Jeudi, les actions étaient en baisse de 4,3% à 21,86 $ par action.

La société a également déclaré qu'elle pourrait envisager de refinancer sa dette arrivant à échéance en 2025. Les obligations de Spirit sont notées comme indésirables par les principales agences de notation.

"Nous pensons que le manque de génération de liquidités de base ne permettra pas à la direction de se désendetter aussi rapidement que nous l'avions prévu", a déclaré Michael Ciarmoli, analyste chez Truist Securities, qui a abaissé la note des actions de "à conserver" à "acheter" jeudi.

Spirit occupe une position unique dans l’industrie aérospatiale. La société a été séparée de Boeing en 2005 et continue de fabriquer la majeure partie de tous les avions de ligne Boeing, y compris l'intégralité du fuselage du 737. Ces dernières années, elle a élargi sa clientèle pour inclure Airbus et en tant que fournisseur sur des contrats de défense.

"Il n'y a vraiment pas de fournisseur alternatif pour une grande partie de ce qu'il fait si les équipementiers (équipementiers d'origine) ne veulent pas assumer le travail eux-mêmes", a déclaré Seth Seifman, analyste chez JP Morgan, dans une note aux investisseurs.

Les analystes se demandent si Spirit devrait renégocier les contrats de travail avec Boeing et Airbus. Seifman a déclaré qu'il n'était pas clair ce que Boeing ferait pour aider Spirit à améliorer sa santé financière. Il a déclaré qu'Airbus disposait d'une capacité interne en matière d'aérostructures et était moins dépendant de Spirit.

Ken Herbert, analyste chez RBC Capital Markets, a déclaré qu'il est peu probable que Spirit connaisse une réduction des prix à court terme, compte tenu des pressions sur la chaîne d'approvisionnement et de ses contrats à prix fixe.

"Nous pensons plutôt que Boeing et Airbus continueront probablement à apporter des avancées à leurs clients, ce qui permettra à Spirit d'en bénéficier uniquement à mesure que les taux de production s'améliorent", a-t-il déclaré.

La capacité de Spirit à générer des liquidités pourrait être un "facteur clé" dans sa capacité à obtenir des conditions favorables dans le cadre de son refinancement, a écrit l'analyste de Cowen, Cai Von Rumohr. La société dispose d'obligations en circulation de 1,2 milliard de dollars qui arriveront à échéance en avril 2025, selon Refinitiv Eikon.

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